Tricotage de phrases :
Chacune écrit sur des petits papiers : 3 noms, 2 verbes, 2 adjectifs. On mélange le tout puis on tire au sort 3 noms, 2 verbes, 2 adjectifs.
Avec cette matière, on essaie de tricoter phrases et textes.
sapin, papa, herbe + rêver, élever + grand, goûteux
Le sapin s’élève par-dessus la cime des arbres. Il est grand dit papa.
Goûteuse est la sève du sapin et fraîche est l‘herbe tendre.
Puis vient l’inspiration : on se lâche !
Les volutes de l’herbe s’élèvent et tu rêves de grandes voluptés. Oui mais ça sent grave le sapin si tu fumes trop, dit papa. Il vaut mieux cultiver de goûteuses nourritures terrestres.
aventure, mayonnaise, vallée + éteindre, violer + affriolant, fier
C’est une aventure que de réussir une mayonnaise. Cette sauce affriolante viendra violer votre palais et éteindre le feu de votre faim. Vous serez fier de votre réussite culinaire à travers toute la vallée.
Il aimait peindre dans la vallée. C’était une aventure. Il éteignait son portable pour ne pas violer son inspiration. La mayonnaise affriolante prenait alors et ça le rendait fier.
Et là encore, plus de censure !
Partons pour l’aventure. Eteignons la lumière. Je veux violer ta vallée affriolante. Mon membre fier va envoyer la mayonnaise !
Souvenirs, souvenirs !
Georges Perec, dans son livre Je me souviens, fait une liste de bribes de souvenirs.
Il écrit par exemple :
Je me souviens des dinosaures du jardins des plantes,.
Je me souviens du Club des cinq en bibliothèque rose et du Clan des sept en bibliothèque verte.
Je me souviens des chaussettes rouges de Pompidou.
Je me souviens du prof de math chauve qu’on appelait « Caillou ».
Les participantes en font autant. Quelques-uns de leurs souvenirs en vrac…
- Je me souviens de mon premier souvenir : ma petite sœur lâchant la table de la cuisine et se mettant à marcher seule.
- Je me souviens de la publicité dans les tunnels du métro : Dubo, Dubon, Dubonnet.
Je me souviens des canards que nous menions aux champs pour les régaler de petits escargots. - Je me souviens d’avoir envoyé une carte de félicitation aux premiers hommes sur la lune.
- Je me souviens de la petite chienne si fidèle qu’elle préférait le manège et le catéchisme à la chasse avec Papa.
- Je me souviens de Charles Bukowski, complètement bourré sur le plateau d’Apostrophe.
- Je me souviens de la petite fille, rapatriée d’Algérie, qui logeait chez la dame de catéchisme.
- Je me souviens des montagnes de livres près de mon lit et aussi des trognons de pommes séchés que j’y oubliais.
- Je me souviens de mon premier vrai baiser, à côté des pissotières.
- Je me souviens, dans une soirée naturiste, avoir laissé tomber ma part de pizza à un endroit qui ne me sert pas habituellement de garde-manger, et l’avoir sans vergogne récupérée et mangée de bon appétit.
- Je me souviens des autobus à plate-forme et de la chaîne que le receveur tirait pour indiquer au conducteur de démarrer.
- Je me souviens de la passoire métallique qui recevait le sang le jour de la mise à mort du cochon, elle sera dans mon héritage pour ma fille. Je me souviens aussi de la cassotte sur l’évier.
- Je me souviens du parfum de la crème à raser de Papa.
- Je me souviens de tous les moments heureux de ma vie. J’ai oublié les moments plus tristes. Mais pourquoi n’ai-je pas de souvenirs immédiats des grands événements du monde ?
Le lipogramme :
Georges Pérec (encore lui !) a écrit tout un roman La disparition sans utiliser la lettre E.
Les participantes doivent écrire sans utiliser la lettre S, la suite d’une histoire commençant de la façon suivante :
Ma tante malade m’appelle à venir chez elle. Je me rue à la gare.
Voici 2 exemples créés par des participantes :
- Ma tante malade m’appelle à venir chez elle. Je me rue à la gare. Le train était attendu quai numéro cinq. Il a un bon quart d’heure de retard. Il arrive enfin. Je monte et me place à côté de la fenêtre. Ma pauvre tante ! Que lui arrive-t-il donc ? Elle d’habitude en pleine forme malgré un âge avancé.
Voici la gare où je quitte le TGV. Maintenant, il me faut un taxi.Le chauffeur m’emporte chez Tantine. Je paie mon trajet et tire la chevillette. « Entre ! » me lance une voix maladive.
Je pénètre la pièce craintivement. Comment la vieille femme va-t-elle m’apparaître ?
« Approche-toi, mon neveux, n’aie aucune crainte d’aucune contagion. »
Et la voici au creux du lit, toute pâle. « Regarde, j’ai une enveloppe pour toi. Un petit poutou d’abord ! »
Elle me tend l’enveloppe, toute blanche comme elle. « Ouvre-la, mon chéri. »
Je l’ouvre et y découvre un papier où elle a écrit « Carpe d’avril ! »
La maligne ! Je l’aime bien et ne lui en veux aucunement. - Ma tante malade m’appelle à venir chez elle. Je me rue à la gare. Que peut-elle bien couver ? La grippe, une diarrhée, elle a oublié de me dire où elle avait mal. Et ce train qui n’arrive pas, je rage et critique abondamment l’objet du retard. Quand même, il y a de l’exagération. Je piaffe d’impatience et ça ne fait pas avancer la locomotive. Cela ne doit me couper l’appétit. Je peux manger un petit gâteau à la pomme avec de la marmelade d’orange. Hum ! un vrai bonheur. Mince ! Voilà le téléphone qui vibre ! C’est elle. J’ai la main qui colle, difficile de décrocher. En arrivant au domicile, je verrai bien de quoi il retourne. Enfin voilà le train. Je monte et trouve ma place avec difficulté. Je la rappelle pour lui annoncer mon arrivée. Quoi !!! ce n’était qu’une alerte, uniquement pour que je me déplace ! J’ai envie de la tuer !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.